Debout sur la terrasse, une tasse de café fumant à la main, mon regard se perd vers cet horizon qui est le nôtre pour plusieurs semaines et  dont je ne me lasse pas. Le bleu de la mer rejoint par endroit celui du ciel. Quelques guêpes s’acharnent sur de minuscules grains de raisins asséchés qui pendent le long de la tonnelle qui recouvre une partie de la terrasse extérieure. A portée de mains quelques citrons à peine mûrs apportent une touche supplémentaire de soleil à ce magnifique environnement.

Nous sommes au Pradet, une petite ville du Var  de 11 000 habitants, et plus précisément dans la calanque de la plage du Pin De Galle. Un lieu idyllique pour débuter une année qui s’avère pleine de changements  pour notre famille nomade. En cette saison, la totalité des 80 logements, communément appelés cabanons, qui nous entourent sont inoccupés. Nous sommes seuls. Pas de voisins. Quelques rares promeneurs empruntent les escaliers pour descendre jusqu’à la petite plage. Certains s’arrêtent devant « chez nous » pour grappiller quelques oranges amères encore accessibles sur le bigaradier au feuillage touffu du cabanon voisin.

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C’est certainement avec celle de l’automne, l’une des plus belles périodes de l’année pour profiter des paysages côtiers Varois. Peu de touristes sur les sentiers qui longent les falaises. Mais surtout le ballet incessant des vagues s’écrasant sur les rochers qui reste, pour moi, un spectacle différent chaque jour, et que je peux admirer inlassablement.

Nous sommes le 13 janvier. Alors que dans de nombreuses régions de France le thermomètre frôle les 0°, qu’il neige ou gèle, ici, dans notre petite calanque Varoise, vêtue d’un simple sweater je profite des rayons du soleil. Je descends et remonte ses larges marches quotidiennement, avec un peu de mal parfois car elles sont bien pentues, mais avec un vif plaisir car la vue incroyable sur la mer qui se dévoile entre 2 habitations est un véritable bonheur. Cette zone entièrement piétonne est donc préservée de la population et du bruit de la ville qui se trouve à 2 km. Un véritable havre de paix pour nous.

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Installés depuis le 31 décembre, nous resterons dans cette petite maison jusqu’à fin février. Tout inspire au farniente et aux vacances : le bruit des vagues qui monte jusqu’à nous et qui nous berce la nuit, le nom des  » cabanons » qui nous entoure : « Doux exil », « la bouée » ou bien « Poum »… il y a des planches de surf abandonnées pour quelques mois qui attendent de meilleures vagues. Même les nom de chemins : « des galinettes » ou « des serinettes », ont l’accent chantant de la Provence.

famille nomade digitale sejour de 2 mois dans une calanque du Var

Bref, nous nous y sentons bien. C’est certainement l’endroit parfait pour nous, pour débuter cette nouvelle année.

Perdue dans mes pensées, mon café est déjà froid. Un matou errant ou égaré se faufile avec malice au milieu des plantes ornant un coin de la terrasse et vient se faire les griffes sur le tapis devant notre porte. Un petit oiseau vient se poser, comme chaque jour, sur la rambarde. J’avais parfois perdu le sens de ces détails-là, ces instants où l’on laisse simplement aller son esprit là ou bon lui semble, et me voilà observant tout cela d’un œil nouveau.

Parfois il faut juste prendre le temps de prendre son temps…