Violaine nous parlait il y a peu de son expatriation en Irlande. Aujourd’hui, c’est Aala qui témoigne de son expérience en tant qu’expatrié au Japon !


Un Gaïjin au pays du soleil levant : témoignage d’un expatrié au Japon


 

Peux-tu te présenter ? Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Quelle est ta profession ?

Je m’appelle Aala, Français d’origine tunisienne. Je suis né en France, j’ai vécu en Tunisie avant de faire ma scolarité en France.

J’ai 33 ans et je suis « blogueur / influenceur / consultant freelance dans le domaine du tourisme ».

Peux-tu nous raconter ta vie avant l’expatriation au Japon ?

Tu as décidé de t’installer au Japon, pourquoi ce choix ?

Disons que je n’ai absolument rien décidé, mais la vie en a décidé pour moi. Du moins, j’ai fait des choix qui m’ont mené au Japon et m’ont fait m’installer ici alors que ça n’a jamais été prévu. Je suis venu dans ce pays pour un an seulement, à la base, avec un PVT au Japon. Mais de fil en aiguille, ma curiosité pour ce pays a été accrue et je me suis retrouvé à revenir. Et là, j’ai rencontré celle qui est devenue ma femme et avec qui j’ai eu un bébé récemment.

Quelle fut la réaction de tes proches ?

Mes parents ont quitté la Tunisie pour vivre en France, alors, que l’un de leurs enfants quitte la France pour vivre au Japon ne les a pas plus surpris que cela, au contraire. C’est une fierté pour eux de voir qu’on est capable de se débrouiller dans un autre pays, une autre culture et de vivre une vie de qualité.

As-tu appris le japonais ? Est-ce nécessaire pour s’intégrer ?

Oui, c’est nécessaire. Se retrouver au Japon sans parler le japonais c’est possible, notamment à Tokyo. Mais cela ferme énormément de portes et d’opportunités et on va vite le regretter. C’est un peu comme si on était un bébé ne sachant pas communiquer, lire ou écrire, c’est frustrant à la longue.

Apprendre le Japonais, c’est long, très long et surtout c’est chronophage. Hors de question de prendre cet apprentissage à la légère, car tout est tellement différent de notre langue qu’il faudra beaucoup d’efforts quotidiens et de pratique pour y arriver.

Comment est ta nouvelle vie au Japon jusqu’à présent ?

Bien, je l’adore. Elle n’est pas parfaite, elle ne le sera jamais. Mais je l’adore parce qu’elle est à mon image, à l’image de l’histoire de ma famille. Elle est pleine de défis et d’apprentissages au quotidien et c’est stimulant.

Film conseillé

Un grand classique de Sofia Coppola, avec l’excellent Bill Murray.

Quel est le coût de la vie au Japon ?

Le coût de la vie au Japon n’est pas celui que certains pensent. Il n’est pas nécessairement plus élevé qu’en France, et ce même à Tokyo. On peut manger pour des tarifs relativement accessibles, notamment en restaurants. Les logements, si on cherche bien, peuvent être abordables, … Par contre, les transports en commun peuvent représenter un sacré budget.

Est-il facile de trouver un premier emploi au japon ?

Travailler au Japon n’est pas nécessairement difficile, en soit. Surtout avec l’approche des JO de Tokyo en 2020, le marché de l’emploi pour les étrangers au Japon est de plus en plus ouvert. Par contre il faut un minimum de requis notamment pour obtenir ce que l’on appelle communément un « visa de travail ». Soit avoir un minimum d’études (souvent demandé une licence / bac+3) soit un certain nombre d’années d’expériences professionnelles dans son domaine d’activité (10 ans au moins, en général). Bien sûr il existe quelques exceptions.

Est-ce facile de se faire des amis au Japon ?

« Comment se faire des amis Japonais ? » est une question qui revient régulièrement parce que souvent les Japonais ont une image de personnes étant distantes, inaccessibles ou parfois difficiles à aborder.
Mais les Japonais ne sont que des êtres humains comme chacun d’entre nous. Ils ont juste des codes différents des nôtres, mais eux aussi aiment à avoir des amis. Donc, je dirais qu’il n’est pas si difficile de se faire des amis japonais, surtout si l’on reste soit-même et que l’on ne joue pas un rôle.

Penses-tu passer le restant de ta vie au Japon ?

Je ne sais pas. Je ne sais pas quelle sera la durée du « restant de ma vie » et j’ai appris une chose : ne pas me projeter aussi loin. Je me sens bien au Japon, j’y suis bien, j’ai une femme, un bébé, une belle famille que j’aime plus que tout. Je travaille sur place, je compte acheter une maison ici …. Mais je ne sais pas ce que le futur me réserve. J’ai envie de dire : on verra bien.

Est-on toujours un Gaïjin au Japon, même après beaucoup d’années à y vivre ?

Oui, on est Gaijin et on le restera toujours. Même pour ceux qui prennent la nationalité japonaise. Si on est étranger, notamment occidental, on le restera pour toujours. Mais cela ne dérange pas tant que ça la vie au quotidien.

Qu’attends-tu de l’avenir ?

Rien de particulier, je verrai bien ce qu’il a à m’offrir.

Que regrettes-tu dans cette nouvelle vie ?

Sincèrement ? Rien du tout. C’est la vie que j’ai choisie de vivre et que j’aime vivre, même si elle n’est pas toujours facile.

Quelles furent tes pires galères depuis que tu vis au Japon ?

Je n’ai pas eu de « pires galères » pour le moment. Je me suis blessé au genou (rupture du ligament croisé) et j’en pâtirai pour le restant de ma vie, mais malgré cela je m’en sors bien.

Qu’est-ce qui est le plus difficile à accepter au Japon ?

Rien de particulier. Mes parents sont immigrés en France et j’ai grandi avec ça, j’ai appris, depuis mon enfance, à vivre en tant qu’immigré, à ne pas être dans son pays d’origine et cela ne me dérange plus du tout. Je sais que je ne suis pas « chez moi », mais que je suis « chez moi ». Je sais qu’il y a des choses différentes et que je dois m’adapter.

Quelles sont les plus belles choses survenues avec cette expatriation ?

Sans aucune hésitation : rencontrer ma femme, me marier et avoir un bébé.

Quelles sont les plus belles qualités de la vie au Japon ?

La réduction du stress au quotidien. La qualité de la vie est telle que les Japonais mettent en place un maximum de choses pour tenter de réduire au maximum les tensions, même sur des petites choses anodines.

Ton regard sur la vie, sur le Monde, a-t-il changé depuis ?

Oui bien sûr. Depuis 2009 j’ai eu l’occasion de voyager et vivre dans de nombreux pays. J’ai pu augmenter mes expériences de la vie et clairement je n’ai plus la même vision qu’il y a dix ans. Oui, j’ai les mêmes bases en termes de croyances, de vision, de regard sur la vie, mais mes expériences de voyage et d’expatriation ont ajouté des choses supplémentaires et m’ont ouvert de nouveaux horizons.

Si tu devais résumer en un seul mot ton état d’esprit depuis ce changement de vie, quel serait-il ?

LIBRE ! J’ai décidé de ma vie, j’ai décidé de voyager, j’ai décidé de m’expatrier, j’ai décidé de mon travail, … j’ai quitté le parcours qui m’était prédit en France et j’ai fait ce que j’avais envie de faire.

Peux-tu aussi nous parler de CAP 10000 ? Pourquoi ce défi ?

J’ai toujours adoré marcher. Quand je suis venu au Japon je ne connaissais rien du pays. Et puis, j’ai entendu parler du tour du monde à pied de Jean Béliveau et je me suis dit que le concept était top, que je pourrais faire de même au Japon pour en apprendre plus sur cette contrée qui commençait à attirer ma curiosité.

Cap 10.000 Japon c’est au moins 10.000 km à pied au Japon, à la rencontre de 10.000 Japonais, pour prendre 10.000 photos du Japon, 10.000 secondes de vidéo et pour découvrir 10.000 facettes du Japon, le tout en passant par les 47 préfectures de l’archipel nippon.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui voudraient changer de vie en général ?

De faire ce qu’ils ont envie de faire, de ne pas écouter la négativité ambiante et d’y aller, de foncer, de tenter, de se bouger, de ne pas dire des autres qu’ils ont de la chance, parce que la chance ça n’existe pas, ça se provoque !

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui voudraient s’expatrier au Japon ?

De lire mon blog ? Non, je déconne haha, quoi que, j’y apporte un maximum de conseils et informations pratiques. Sinon, la meilleure des choses à faire est de tester avant de se lancer. Faire un PVT Japon ou bien un visa étudiant, un ou deux voyages sur place, dans différentes villes, afin de se rendre compte de la vie sur place, de comment se passe les choses avant de se lancer.

Livres conseillés


Tokyo Vice
de Jake Adelstein 
ACHETER LE LIVRE


Les Japonais
de Karyn Poupée  
ACHETER LE LIVRE

The Road to Sata
d’Alan Booth 
ACHETER LE LIVRE


APPLICATION CONSEILLÉE

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Une application d’excellente qualité pour traduire le japonais.
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Parlons-en de ton blog : où peut-on suivre tes aventures et conseils ? Site et réseaux sociaux ?

On peut me suivre sur mon blog de voyage au Japon, et les réseaux sociaux suivants :

Un dernier mot ?

Merci pour l’interview. Si je pouvais ajouter quelque chose ce serait de profiter de votre vie, d’essayer d’en faire ce que vous voudriez qu’elle soit, même si ce ne sera pas parfait.

Merci à Aala pour ce retour d’expérience sur un pays qu’on rêve de redécouvrir en famille  !.

Si, vous aussi, vous avez changé de vie et désirez partager votre expérience et vos conseils avec nos lecteurs, n’hésitez pas à nous contacter.