Le point de vue du père, Patrice.
Et voilà, en ce mercredi 31 juillet, c’est le grand jour.
Le jour où l’on bascule dans l’atypique.
Le jour de notre changement de vie en famille.
Déjà, nous travaillions jusqu’ici avec nos bureaux à domicile, en couple en tant que co-gérants de nos petites entreprises…
Déjà, notre fils Logan, âgé aujourd’hui de treize ans, fait l’école à la maison depuis le CE2…
Nous n’entrions donc déjà pas dans les cases que d’autres avaient dessinées pour tout un chacun.
Nous étions déjà considérés comme atypiques par beaucoup.
Nous croyions juste avoir créé nos propres cases, mais n’en étions pas moins enfermés.
Enfermés dans un quotidien de travail entre 12 et 16 heures par jour en moyenne, à batailler pour payer des charges sociales et fiscales toujours plus lourdes et, finalement, travailler continuellement pour nourrir le système de notre sueur, de nos heures et de notre âme.
2012 a été tant plein d’éléments qui auraient pu être destructeurs pour nous et nos activités que nous avons longuement mûri, en famille, notre projet.
Partir.
Partir sans tout laisser tomber. Essayer de penser à tout, de vivre notre nouvelle vie de façon progressive. Nous délier d’une chaîne après l’autre en prenant soin de ne pas tout faire s’écrouler en tirant sur ces chaînes alors que l’avenir dépendait encore de ce à quoi nos entraves étaient reliées.
Nous aimons beaucoup notre travail, constitué de créations, et de relations privilégiées avec nos clients par notre boutique en ligne.
Mais cet amour pour ce que nous réalisons est de plus en plus voilé par les conditions de ce travail, la pression, les soucis, les incertitudes.
Et puis, passant tant d’heures par jour à bosser, malgré qu’il fasse son éducation à domicile, nous fait passer à côté de la chose la plus précieuse : partager des moments privilégiés avec notre fils, en famille.
Je reviendrai sur les détails de notre préparation, du planning qui a mené à cet instant, regroupés autour de notre voiture contenant l’intégralité de notre nouvelle vie.
En ce 31 juillet 2013, nous avons donné, vendu, jeté pratiquement l’intégralité de nos biens personnels.
Mis à part 3-4 cartons de souvenirs que mon frère me garde chez lui, toutes nos possessions, notre vie, se résume dans le contenu de ce coffre de voiture, ainsi que quelques vêtements sur la banquette arrière.
Aujourd’hui, notre foyer sera là où l’on sera, de meublés en meublés.
À travers la France lors du premier trimestre, puis – si tout va bien – au Maroc, puis à travers l’ Europe , puis…
qui sait ?
Nous ne sommes pas subitement devenus – encore plus – fous.
Notre aventure est bien réfléchie.
Cette nouvelle vie sera bien plus riche et pourtant bien moins coûteuse.
Nous pourrons continuer à travailler et certainement être plus inspirés.
Nous pourrons partager des expériences familiales uniques, j’en suis sûr.
Nous pourrons vivre d’autres choses que le quotidien, d’autres gens, d’autres décors, et cela faisait trop longtemps que ça n’arrivait plus.
Le point de vue du fils, Logan :
On y est, finalement nous partons de Solliès-Toucas, nous avons vendu et donné plein d’affaires, et préparons ça depuis maintenant un moment. Notre coffre est en tous cas bien plein ! Les affaires que j’emmène sont celles auxquelles je tiens vraiment.
Mais cela va bien changer le quotidien, et faire comme de longues semi-vacances, car nous continuerons à travailler, tout en profitant de cette nouvelle vie. En 2012, nos vacances se sont limitées à un week-end pour le mariage d’un cousin. À présent on sort de la routine ! Ça a été dur, mais ça valait le coût.
Je me demande quand même où on ira après le Maroc … Espagne ? Québec ? Thaïlande ? Japon ? Je ne sais pas, seul le temps nous le dira ! De toute façon, ça va être top !
Le point de vue de la mère, Christine :
Le grand jour est enfin arrivé !
L’appréhension et le doute des premières semaines ont fait place peu à peu à une douce impatience, mêlée de stress bien entendu.
Car mon caractère un peu «casanier» ne colle pas avec ce nouveau style de vie.
J’ai du faire du tri dans mes affaires, ne garder que l’indispensable, quelques vêtements, un peu de maquillage, ma brosse coiffante et mon lisseur (oui je sais je peux être assez futile parfois).
Jeter, donner, vendre et conserver quelques souvenirs (livres, jouets, photos et vêtements) chez mon beau-frère à Marseille.
Mais le besoin s’est fait sentir également d’emporter quelques photos de nous qui décoreront nos différentes locations.
Une petite touche personnelle dans un environnement étranger.
Pas si simple ce changement de vie.
Je quitte ma belle région du Var, nos amis, nos proches, ce petit village de Solliès-Toucas, cette maison spacieuse, nos bureaux professionnels, pour partir vivre un peu partout en France puis à l’étranger.
Je laisse derrière moi mes repères, mes petites habitudes pour l’inconnu.
Dans des maisons qui ne seront jamais miennes. Mais que j’apprendrai à m’accaparer. Il le faudra. Pour vivre pleinement cette belle aventure en famille.
Plus possible de changer d’avis, nous rendons les clefs aujourd’hui.
Plus que quelques minutes et nous serons sans domicile fixe pour une longue période.
Un dernier regard sur la maison, la voiture démarre et nous voilà partis en direction de Mérignac. Notre 1ère escale pour 1 mois.
Vers notre vie de famille nomade digitale.
Bonjour la famille, je découvre votre blog grâce à Twitter. Juste un petit mot pour vous faire part de mon admiration, j’adore voir des gens comme vous qui ont compris que la vie vaut le coup d’être vécue pleinement sans être esclave de son travail. Je l’ai compris aussi mais avec mon copain on a pas encore eu le courage de faire comme vous!
Amusez vous bien!
Bonjour Anne-Sophie,
merci de nous suivre et pour ton commentaire.
Prendre la décision de changer de vie ainsi et devenir nomades ne se prend pas à la légère. Cela se prépare. Mais si vous avez déjà le goût des voyages, l’envie de vivre et de travailler autrement, il arrivera peut-être ce déclic qui vous fera sauter le pas.
C’est normal d’avoir peur de l’inconnu mais à 2 déjà vous êtes plus forts et vous trouverez peu à peu le courage de vivre pleinement vos rêves.
En tout cas, je vous le souhaite sincèrement.
Je rajouterais même qu’il n’est pas ici question de courage !
La peur, pour s’engager dans notre style de vie, soyons honnête, n’est pas tellement l’inconnu. Après tout, n’est-ce pas pour cette découverte de l’inconnu que l’on a envie de changer ?
La vraie peur, qui touche tout un chacun, c’est : comment va-t-on boucler nos fins de mois ?
Ce n’est donc pas de courage dont on a besoin, mais d’un plan. Et même un plan B, ou C.
Après tout, il faut le même courage pour boucler ses fins de mois lorsque l’on est sédentaire. Et même plus ! Tant d’abonnements à payer, de crédits pour l’ameublement, de loyer, de frais pour se sortir de la morosité !
Donc, si l’on veut changer de vie et à moins d’avoir assez d’argent pour « voir venir », il faut ce plan. Le reste n’est que détail.